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Terre creuse 5

À partir de maintenant, j'écris ici tous les événements qui suivent de mémoire. Cela défie l'imagination et passerait pour de la folie si n'était pas arrivé vraiment.

L'opérateur radio et moi sortons de notre appareil et sommes reçus de la plus cordiale manière. Nous montons alors sur une petite plate-forme mobile de transport sans roues ! Elle nous amène vers la ville scintillante avec une grande rapidité. Comme nous approchons, la ville semble être faite en matière cristalline. Bientôt nous arrivons à un grand bâtiment qui est d'un type que je n'ai jamais vu avant. Il paraît être tiré directement des croquis de Franc Lloyd Wright, ou peut-être mieux encore d'un film de Buck Rogers. On nous offre un certain type de breuvage chaud qui a un goût qui ne ressemble à rien de ce que j’ai connu auparavant. C’est délicieux. Après environ dix minutes, deux de nos merveilleux hôtes viennent nous rejoindre et nous annoncent que je dois les accompagner. Je n'ai pas d'autres choix que de m'exécuter. Je quitte mon opérateur radio et nous marchons une courte distance puis pénétrons dans ce qui semble être un ascenseur. Nous descendons pendant quelque temps, la machine s'arrête et la porte de l’ascenseur glisse silencieusement vers le haut ! Puis nous suivons un long couloir éclairé par une lumière rose qui semble émaner des murs eux-mêmes ! Un des êtres nous fait signe de nous arrêter devant une grande porte. Au-dessus de la porte se trouve une inscription que je ne peux pas lire. La grande porte glisse en s'ouvrant sans bruit et on me fait signe d'entrer. Un de mes hôtes parle. « N'ayez aucune crainte, Amiral, vous allez avoir une audience avec le Maître... »

Je marche à l'intérieur et mes yeux s’ajustent à la belle coloration qui semble remplir la pièce complètement. Alors je commence à voir les alentours. Ce qu'accueillent mes yeux est le plus beau spectacle de mon existence entière. C’est même, en fait, trop beau et merveilleux pour être décrit. C'est exquis et délicat. Je ne pense pas qu'il existe un terme humain qui puisse le décrire en toute justice dans tous ses détails. Mes pensées sont interrompues d'une façon cordiale par une chaleureuse voix riche et mélodieuse. "Je vous souhaite la bienvenue dans notre domaine, Amiral”. Je vois un homme avec des traits délicats et avec la marque des années sur son visage. Il est assis à une table longue. Il m'invite à m'asseoir sur une des chaises. Dès que je me suis assis, il place le bout de ses doigts ensemble et il sourit. Il parle doucement de nouveau, et me transmet ce qui suit :

" Nous vous avons permis d'entrer ici parce que vous êtes de caractère noble et connu du Monde de la Surface, Amiral". Le Monde de la Surface, j'en eu à moitié le souffle coupé ! "Oui", fut la réponse du Maître en souriant, "Vous êtes dans le domaine des Arianni, le Monde Intérieur de la Terre. Nous ne retarderons pas longtemps votre mission et vous serez escorté en sécurité à la surface et au-delà sur une certaine distance. Mais maintenant, Amiral, je vais vous dire pourquoi vous avez été convoqué ici. Notre intérêt commence avec raison immédiatement après que votre race ait fait exploser les premières bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. C'est à ce moment alarmant que nous avons envoyé nos machines volantes, les "Flugelrads," sur votre monde de surface afin d'étudier ce que votre race avait fait. C’est, bien sûr, de l'histoire ancienne présentement, mon cher Amiral, mais je dois poursuivre. Vous voyez, nous n'avons jamais interféré auparavant dans les guerres et barbaries de votre race, mais présentement nous le devons, car vous avez appris à falsifier un certain pouvoir qui n’est pas pour l’homme, à savoir l'énergie atomique. Nos émissaires ont déjà livré des messages aux puissances de votre monde, et cependant elles n'en tiennent pas compte. Maintenant vous avez été choisi pour attester que notre monde existe. Vous voyez Amiral, notre Culture et notre Science sont en avance de plusieurs milliers d'années sur celles de votre race ".

Je l'interrompis, " Mais qu'ai-je à voir avec tout cela, Monsieur ? " Les yeux du Maître semblèrent pénétrer profondément mon esprit et après m'avoir analysé pendant un moment il répondit, “Votre race a maintenant atteint le point de non-retour, car il y a ceux parmi vous qui seraient prêts à détruire votre propre monde plutôt que d’abandonner leur prétendu pouvoir". J'acquiesçai et le Maître continua. " En 1945 et par la suite, nous avons essayé de contacter votre race, mais nos efforts n'ont rencontré qu'hostilité et nos Flugelrads furent mitraillés. Oui, et même poursuivis avec malice et animosité par vos avions de combat. Aussi, maintenant je vous le dis mon fils, il y a un grand orage se concentrant sur votre monde, une fureur noire qui ne s’épuisera pas pendant de nombreuses années. Il n'y aura aucune possibilité de réponse de la part de vos armées, il n'y aura aucune protection de la part de votre science. Cette fureur ferra possiblement rage jusqu'à ce que chaque fleur de votre culture soit piétinée, et que toutes choses humaines soient plongées dans un vaste chaos. Votre récente guerre n'était seulement qu'un prélude à ce qui doit encore advenir à votre race. Nous ici voyons cela plus clairement d’heure en heure... pensez-vous que je me trompe ?"

"Non”, répondis-je, "c'est arrivé déjà autrefois que ces sombres périodes viennent et subsistent pendant plus de cinq cents années". "Oui, mon fils," répondit le Maître, " les périodes sombres qui viendront maintenant pour votre race couvriront la Terre comme un drap mortuaire, mais je crois qu'une certaine partie de votre race traversera cet orage, après cela, je ne peux pas dire. Nous voyons, dans un avenir très loin, un nouveau monde renaissant des ruines de votre race, cherchant ses trésors perdus et légendaires et qui seront ici, mon fils, grâce à notre sauvegarde. Quand ce temps arrivera, nous viendrons à nouveau aider votre culture et votre race à revivre. Peut-être, d’ici là, aurez-vous appris la futilité de la guerre et de ses conflits... et après ce temps, une partie de votre culture et de votre science vous sera rendue afin que votre race recommence à nouveau. Vous, mon fils, devez retrouver le Monde de la Surface pour lui confier ce message.... ”

Avec ces derniers mots, notre réunion sembla arriver à son terme. Je restai un moment comme dans un rêve… mais, pourtant, je savais que tout cela était la réalité et pour une raison étrange, je m’inclinai légèrement, soit par respect ou soit par humilité, je ne saurais le dire...

Soudainement, je pris conscience que les deux hôtes magnifiques qui m'avaient amené ici se tenaient de nouveau à mon côté. "Par ici, Amiral," m’indiqua l’un d’eux. Je me retournai une fois de plus avant de partir et regardai en arrière vers le Maître. Un sourire doux était gravé sur son visage ancien et délicat. "Adieu, mon fils," dit-il, puis de sa très belle main fine, il fit un geste de paix et notre réunion fut véritablement terminée. Rapidement, on me raccompagna jusqu'à la grande porte d’entrée de l’appartement du Maître et une fois de plus nous pénétrâmes dans l'ascenseur. La porte glissa silencieusement vers le bas et nous fûmes transportés immédiatement vers le haut. Un de mes hôtes parla de nouveau, " Nous devons maintenant faire vite, Amiral, car le Maître ne voudrait pas vous retarder plus longtemps dans votre emploi du temps et vous devez retourner porter son message à votre peuple".

Je ne dis rien. Tout cela était presque incroyable et une fois de plus mes pensées furent interrompues quand nous nous arrêtâmes. J'entrai dans la pièce et retrouvai mon opérateur-radio. Il avait une expression anxieuse sur son visage. Comme j'approchais je lui dis, "Tout va bien, Howie, tout va bien". Les deux êtres nous dirigèrent vers le véhicule de transfert qui nous attendait ; nous y montâmes et arrivâmes rapidement à notre avion. Les moteurs tournaient au ralenti et nous nous embarquâmes aussitôt. La situation semblait chargée d’un certain caractère d'urgence. Dès que la porte de la cale fut fermée l'avion fut immédiatement soulevé par cette force invisible jusqu'à ce que nous atteignîmes une altitude de 2700 pieds. Deux appareils nous escortèrent sur une certaine distance, nous guidant sur notre chemin de retour. Je dois déclarer ici que notre indicateur de vitesse n'enregistra aucune information, bien que nous nous déplacions à une allure très rapide.

 

                                               NOUVELLES ENTRÉES DANS LE JOURNAL DE BORD

 

215 heures - Arrive alors un message radio. " Nous vous quittons maintenant Amiral, vos appareils de contrôles sont libérés. Auf Wiedersehen ( au revoir en allemand) !!!!" Nous restons un moment à regarder les flugelrads disparaître dans le ciel bleu pâle. L'avion soudainement plonge comme s'il était pris dans un étroit trou d'air pendant un moment. Nous réussissons rapidement à reprendre le contrôle. Nous ne parlons pas pendant un certain temps, chacun plongé dans ses pensées.

220 heures - Nous retrouvons à nouveau de vastes superficies de glace et neige et sommes approximativement à 27 minutes du camp de base. Nous les appelons, ils répondent. Nous rapportons que toutes les conditions sont normales ... normales. Le camp de base exprime son soulagement pour le rétablissement du contact.

300 heures - Nous atterrissons doucement au camp de base. J'ai une mission...

 

                                                              FIN DES ENTRÉES DU JOURNAL DE BORD

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